ATELIER DE FILATURE EN ANGLETERRE, vers 1830
La révolution dans l'industrie cotonnière a consisté à remplacer la filature au rouet par la filature à la broche (« spinning jenny »), et ensuite au banc de broches. Dans le système de la « mule jenny », dont cet atelier est équipé, les broches sont réunies sur des bancs qui se déplacent sur des rails, bien visibles au centre. Au cours de ce déplacement, le fil venant des bobines placées sur le métier, est allongé et tordu; l'utilisation d'une traction, datant de l'invention du « water-frame », assure la robustesse du fil; le terme de « mule » (hybride) indique le caractère des nouveaux métiers : la « mule spinning » combine ainsi la « jenny » et le « water-frame », et fait de la filature une opération définitivement industrielle. Le banc est ensuite renvoyé par l'ouvrier dans sa position de départ, et le fil s'enroule alors autour d'une autre bobine et donne le fil utilisé dans le tissage.
Un peu plus tard, le retour du chariot se fait automatiquement et donne naissance au métier dit « self-acting ». Le personnel est peu nombreux, chaque ouvrier ou ouvrière pouvant facilement contrôler plusieurs centaines de broches. L'ouvrière, au premier plan, est en train de raccorder deux fils cassés, pendant qu'un enfant s'est glissé sous le métier pour balayer. Le mouvement est transmis aux machines par des poulies et courroies bien visibles et non protégées contre d'éventuels accidents; la lumière vient du plafond et, à défaut d'un éclairage artificiel, limite le travail à la durée du jour.
Gravure de J. W. Lowry in E. Baines : « History of the cotton manufacture in Great Britain » (1835). Bibliothèque Nationale, Imprimés. Photo Holzapfel - Documentation Française.
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